ANALYSE OPTO-ELECTRONIQUE DE LA MARCHE APRES ARTHRODESE

METATARSO-PHALANGIENNE DE L'HALLUX

GIRARD D, GALOIS L, PFEFFER F, MAINARD D, DELAGOUTTE JP

 

Notre série comprend 12 patients (10 femmes et 2 hommes, dont l'âge moyen est de 60,7 ans).

Les patients devaient répondre aux critères d'inclusion suivants :

_ Marche habituelle non douloureuse, sans l'aide d'une canne ou d'une tierce personne ;

_ Absence de chirurgie préalable au niveau du rachis, des hanches, des genoux et des chevilles ;

_ Patient non porteur d'une pathologie de type inflammatoire ;

_ Délai minimal de 6 mois entre la réalisation de l'arthrodèse et l'examen opto-électronique.

 

Neuf patients ont bénéficié d'une arthrodèse unilatérale et 3 d'une arthrodèse bilatérale (7 cas d'hallux rigidus primitifs et 8 cas d'hallux rigidus secondaires à une chirurgie antérieure (cure d'hallux valgus).

Chaque patient a bénéficié parallèlement à l'examen opto-électronique d'un examen clinique et radiologique pré- et post- opératoires.

 

Examen opto-électronique

 

L'examen était réalisé pieds nus, le patient étant en sous-vêtements et muni de 27 mires. Trois enregistrements valides étaient retenus pour la marche sur terrain plat et pour la marche avec escaliers.

 

Les paramètres généraux ainsi que les valeurs cinétiques et cinématiques de la marche ne sont pas modifiés (hormis une diminution non significative de la dorsiflexion maximale de la cheville) en cas d'arthrodèse métatarso-phalangienne de l'hallux.

 

Ont été mis en évidence du côté arthrodésé :

_ une diminution significative de la force de propulsion dans les plans antéro-postérieur et vertical ;

_ un décollement significativement plus tardif du talon ;

_ le passage systématique de la force de réaction du sol en avant de l'articulation métatarso-phalangienne (jamais du côté sain).

 

Il semble que l'on puisse proposer une explication cohérente à ces différentes observations : il s'agit d'une modification de la cinétique du roulement s'effectuant sous la tête du premier métatarsien.

 

Lorsque le pied est à plat sur le sol, au cours du roulement autour de la cheville, le transfert du poids du corps se fait de façon plus précoce et massive vers l'avant du pied, alors que chez le sujet sain il se situe sous l'articulation métatarso-phalangienne de l'hallux, l'essentiel du poids du corps se situe sous l'articulation interphalangienne de l'hallux chez tous nos patients.

 

 

Lorsque le roulement autour de la cheville est terminé, le roulement autour de l'interphalangienne peut alors s'effectuer. Le centre du roulement étant plus distal, les patients ont tendance à décoller le talon plus tardivement. Lors de la phase de propulsion, l'existence d'un bras de levier plus important limite la force de propulsion expliquant la valeur moindre du pic de propulsion du côté arthrodésé.

 

Grâce à la présence d'une mire miniaturisée située à l'extrémité distale de l'hallux, nous avons pu montrer que l'essentiel de la compensation de l'arthrodèse se faisait au niveau interphalangien plus qu'au niveau talo-crural.

 

L'étude de la marche lors de la montée et la descente des escaliers a été gênée par le fait que les marches ont caché pendant la majeure partie de l'enregistrement les mires situées au niveau de l'avant-pied.