CL11- A propos du traitement chirurgical de la raideur articulaire après ostéotomie de Weil
1P DELAGOUTTE, D MAINARD, L GALOIS, F PFEFFER, R TRAVERSARI (CHU Nancy)
 
 
Comme la plupart des auteurs l'ont décrit, l'ostéotomie de Weil est une intervention
enraidissante: cet enraidissement porte surtout sur la flexion plantaire, ce qui
détermine une perte de l'appui pulpaire des orteils des rayons ostéotomisés et une
diminution de la force de propulsion, à la phase digitigrade du pas. La plupart du
temps, cet enraidissement est bien toléré par les patients en dépit de cet inconvénient
fonctionnel dont ils s'accomodent. Néanmoins, dans certains cas, la gène est plus
marquée, surtout si l'hyperkératose plantaire réapparait en même temps que la
métatarsalgie.
 
Sur une série d'environ deux cents cinquante patients ayant subi des ostéotomies de
Weil, nous sommes réintervenus dans quatre cas: nous avons pour chaque patient
effectué les gestes suivants: arthrolyse extensive latérale, médiale et dorsale par
capsulotomie, libération des tendons extenseurs par ténolyse, parfois allongement
tendineux, retrait du matériel (vis de Libinger que nous préférons aux vis sécables
dont l'ablation est plus difficile et demandes des gestes osseux plus importants). Une
rééducation précoce est nécessaire, d'autant que nous terminons l'intervention par
une mobilisation passive; elle doit être prolongée et pluriquotidienne (une auto-
rééducation est suffisante). Nous n'avons pas rencontré de complications immédiates
et les patients ont été améliorés et dans l'ensemble satisfaits du geste: la mobilité
articulaire passa de 15 degrés avant l'intervention à 40 degrés après la libération. Un
seul patient a développé une métatarsalgie de transfert mais il n'a pas été réopéré.
 
La raideur postopératoire induite par l'ostéotomie de Weil est une complication
préoccupante; celle-ci nous paraît d'autant plus inquiétante que nous avons remarqué
des signes de souffrance articulaire assez marqués de la tête métatarsienne, en
particulier au niveau de la hce dorsale; elle pose la question du risque vasculaire de la
technique et de son exécution (abord extensif ou a minima).