AP5- Pelvispondylite rhumatismale et aponevrose plantaire
 
B DAUM, J POUREL (Nancy)
 
 
Le pied est une cible privilégiée dans la spondylarthrite ankylosante. Son atteinte est
précoce, fréquente et peut représenter jusqu'à 75 % des cas.
 
Les deux sexes peuvent être atteints, 4 hommes pour 1 femme, et tous les âges sont
concernés.
 
La talalgie, symptôme majeur, traduit une enthésite calcanéenne et reste l'apanage des
sujets jeunes à tel point que toute talalgie survenant avant l'âge de 40 ans doit évoquer
jusqu'à preuve du contraire une spondylarthrite ankylosante.
 
La talalgie est volontiers bilatérale et, paradoxalement, elle ne réveille pratiquement
jamais le malade la nuit: elle survient dès le mtifn à la mise en charge où la douleur
est particulièrement vive puis s'estompe à la marche sur une à plusieurs heures.
A la radiographie, sur les clichés de profil on peut retrouver 3 stades:
 
- une érosion locale - un début de reconstruction périostée - une reconstruction
proliférante donnant cette image d'épine calcanéenne.
 
Néanmoins, les radiographies peuvent être normales ou d'interprétation difficile au
début de la maladie et la scintigraphie osseuse témoigne d'une hyperfixation localisée
sur le calcanéus. L'échographie et le scanner visualisent mal cette inflammation
calcanéenne.
 
L'IRM reste l'examen de référence témoignant, soit d'un épaississement fibreux à
l'insertion aponévrotique, soit d'un épaississement hétérogène inflammatoire en T1
rehaussé au Gadolinium.
 
Dans la pelvispondylite rhumatismale, on pourra retrouver une myoaponévrosite
que l'on compare à la talalgie plantaire commune avec douleur d'appui, dérouillage
matinal. L'IRM témoignera d'un hypersignal en T1-T2; en densité protonique avec
saturation de graisse, la zone inflammatoire appara~tra d'une façon plus nette.
 
La rupture récente de l'aponévrose se retrouve dans 25 % des cas chez le sportif jeune.
La douleur est brutale, l'impotence fonctionnelle complète.
 
L'IRM au début témoignera d'un épaississement de l'aponévrose plantaire et d'un
hypersignal en T1.
 
A un shde plus tardif, le contraste sera nettement diminué, parfois la zone de rupture
montrera un kyste ou du tissu fibreux.
 
Dans la rupture ancienne, forme postéro-interne, qui représente 35 % des cas d'âge
moyen, il s'agit de talalgies chroniques qui évoluent depuis plusieurs mois. Il s'agit
d'une rupture plus ou moins complète de l'aponévrose plantaire, l'IRM montrera un
épaississement en hyposignal en T1-T2, d'autres aspects pourront également se
retrouver.
 
Le traitement médical, en dehors des A.I.N.S., fera appel au repos, talonnettes, glace,
voire infiltration locale et semelles orthopédiques.
La rupture ancienne entraînera une immobilisation.
 
La chirurgie sera réservée aux ruptures récentes et chez le sujet jeune.