Instabilité externe de la cheville et conflits tibio-astragaliens dans la pratique du rugby à haut niveau, étude clinique et radiologique sur 40 joueurs de l'Elite.
Ch. Baudot, B. Jeantet, F. Merle, P. Petit
Clinique de Bordeaux-Mérignac, 9, rue Jean Moulin, 33700 Mérignac

 

 

 

L'entorse de la cheville représente 13% des accidents de rugby déclarés à la FFR. Notre expérience sur le suivi d'une équipe du groupe A I sur 2 saisons (73 matchs) confirme que ce chiffe est très sous estimé.

 

Nous dénombrons 34 entorses de niveau l (inférieures à 8 jours d'arrêt), 14 entorses de niveau II (inférieures à 30 jours d'arrêt), 3 entorses de niveau III (supérieures à 30 jours d'arrêt).

 

L'entorse de cheville est en fréquence selon nous, le premier accident traumatique du joueur de rugby, mais le temps d'indisponibilité est plus court que pour le genou et l'épaule.

 

Notre travail porte sur 36 joueurs de l'Élite (examen clinique et radiologique systématique). On constate une gène fonctionnelle dans 60% des cas.

 

Les radios sont pathologiques dans 82% des cas avec 80% d'lmpigement exostose (syndrome tibio-astragalien antérieur). Ces lésions cliniquement assez bien tolérées et sans différence significative selon les postes s'expliquent par l'hyperflexion dorsale en mêlée (micro-traumatologie) et lors du placage (plaqueur). Un syndrome tibio astragalien clinique et radiologique est retrouvé dans 22% des cas.

 

Des ossifications capsulo-ligamentaires sont présentent dans 55% des cas dont 12% au niveau astragalo- scaphoïdien. On peut parler de véritables lésions d'arthrose dans 3 cas.

Une instabilité ligamentaire externe clinique et radiologique importante (varus supérieur 10°) est retrouvée uniquement chez 4 joueurs des lignes arrières.

 

Le poids des joueurs et les impacts avec hyperpression au niveau des appuis expliquent la fréquence des syndromes exostosants tibio-astragaliens et les lésions du médio tarse.

 

La prévention de ces lésions pourrait reposer sur le port de chaussures adaptées à chaque poste (et au bilan radio clinique), le port de semelles orthopédiques ou de contention (comme le confirme le bilan podologique dynamique) et inclure systématiquement des exercices de renforcement proprioceptifs à I 'entraînement.

- I'os trigone: pose le problème de la brièveté du tendon d'Achille et de son traitement.

 

- I'os naviculaire surnuméraire impose des transplantations musculaires et une cure du pied valgus associé.

 

- I'os calcanéen surnuméraire: son traitement se rapproche de la synostose naviculo- calcannéenne.

 

- I'os de Vesale: pose le problème de la continuité du court fibulaire.