L'avant pied de la danseuse
P. FAURE, CANOVAS F, FAURE C, F. BONNEL
Othopédie 3, Hopital Lapeyronie, 371, AV DU DOYEN G. GIRAUD
34295 MONTPELLIER CEDEX 5

 

 

Plusieurs exigences particulières rendent compte de la fréquence de la pathologie de l'avant-pied de la danseuse classique: les pointes et demi-pointes, l'alternance flexion-extension et la position d'en-dehors. Affaissement de l'arche plantaire, hallux valgus et griffes d'orteils sont souvent la conséquence d'un geste mal réalisé.

 

La pathologie traumatique aiguë ou microtraumatique est extrêmement diversifiée atteignant tous les constituants de l'avant-pied: ostéo-articulaires, musculo-tendineux, vasculo-nerveux ou cutanés.

 

Les fractures de fatigue prédominent sur les deuxième et troisième métatarses, alors que les fractures fraiches concernent aussi bien les orteils et sésamoides que les métatarses, particulièrement la base du cinquième métatarse. Lisfranc ou artIculations métatarso-phalangiennes sont aussi bien le siège d'irritation chronique avec prolifération synoviale que d'entorses ou de luxations.

 

L'atteinte du long fléchisseur de l'hallux (rupture ou tendinopathie) est spécifique de la danse classique. La pathologie de l'aponévrose plantaire, le spame des muscles intrinsèques, le névrome de Morton apparaissent relativement fréquents.

 

Chez l'enfant les cartilages de croissances des os du tarse et avant-pied sont soumis à des contraintes anormales et subissent des lésions parfois irréversibles, la maladie de Freiberg doit être évoquée de principe en cas de douleur sous la deuxième tête métatarsienne.

 

La pathologie cutanée et unguéale domine le tableau: souvent bénigne, elle est parfois plus génante pour la danseuse: cors et durillons douloureux, mycoses chroniques, ongles noirs voire onycholyse.

 

L'arthrose, favorisée par les défauts d'exécution des gestes, survient précocément, vers 40 ans se traduisant par un Lisfranc douloureux ou par un hallux rigidus souvent associé à un avant-pied étalé.