Le pied du skieur de fond
M. Pommier
Carrefour La Croix Rouge, 84000 AVIGNON

 

La pratique du ski de fond s'est beaucoup développée en France et en Europe avec 2 pratiques essentielles: La course ( élite et course populaire ), et la randonnée promenade. C'est le meilleur des sports pour le système cardio-vasculaire, et pour nous, Rhumatologue, pensons qu'il s'agit d'un sport très complet, qui met en jeux le plus grand nombre de muscles, et charge peu les articulations. Le pied étant très sollicité, tant pour l'équilibre ( ski léger de 1100 9 à 1500 9, largeur 45 à 50 mm ) que pour la propulsion.

 

Les techniques de ski de fond sont: Le pas alternatif glissé avec poussée simultanée et synchronisée des bras par l'intermédiaire de bâtons légers, avec spatule munie de pointe en tungstène. C'est la technique classique nécessitant un système anti-recul. Depuis les années 1980 est apparue la technique de patinage ou skatting où la base en est une prise de care interne pour la propulsion, et la glisse étant assurée par le ski contre latéral parfaitement farté à la glisse ( en fonction de la température de la neige ), et glissant à plat ( ceci nécessite un parfait équilibre ). Ces 2 techniques exigent une parfaite symphonie des gestes pour économiser les muscles et les tendons, donc l'energie, et assurer ainsi un déplacement le plus rapide possible et économe d'énergie, car les courses longues, comme la GTV ou la GTJ durent 5 à 8 h. Le matériel a évolué en 20 ans, aussi bien pour l'alternatif que le patinage, tant au niveau de fixation qui de 75 mm de large est actuellement de 40 mm environ, que de l'axe de torsion de la chaussure qui était situé en avant du pied, et donc nécessitait une hyper-flexion du gros orteil, et qui s'est rapproché d'abord à l'aplomb de la pointe de la phalange, puis est passe actuellement au niveau en dessous de l'articulation IPD. Le coupIe fixation chaussure étant indissociable, la firme Salomon ayant chaque fois fait progresser le matériel, avec une meilleure protection du pied et de la pathologie, et surtout une meilleure efficacité, la chaussure a évolué, avec au début, une taille basse ( le contre fort s'arrêtant sous la malléole ), puis actuellement la tibio-talienne étant bien rigidifiée pour éviter la pronation génératrice de tendinopathie et de perte d'énergie, donc d'efficacité dans la progression active, surtout quand il s'agit d'une montée.

 

Les technopathies du skieur de fond.: De ce fait, beaucoup de pathologie ont disparu( hématome sous unguéaux, ongles incarnés, phylctène du talon et gros orteil, gelures ), néanmoins, on retrouve pour la technique classique, le surmenage articulaire de l'articulation MTP du 1 er rayon, favorisé par les anciennes fixations, obligeant une hyper-flexion, I'évolution se faisant vers l'hallux rigidus en cas de pratique régulière.

La tendinopathie du fléchisseur du gros orteil et des releveurs étant aussi rencontrée, très rares sont les tendinopathies d'Achille, car peu de vibrations.

En patinage, c'est le surmenage du plan interne du pied par une mauvaise technique ou un chaussage trop souple qui est la cause de la tendinopathie du tibial postérieur ( I'adjonction d'une semelle moulée, avec coin supinateur au talon évite cette pathologie et améliore la propulsion ). La tendinopathie du tibial antérieur ( piste mal damée ) et ou des fibulaires si on relève trop le ski ( le système "energizer" de Salomon faisant ressort, évite cet effort musculo-tendineux ), enfin des douleurs malléolaires par frottement de la coque montante de la chaussure, si trop serrée ou prise de care trop interne.

Il faut donc retenir que le pied du skieur de fond est très sollicité, tant pour maintenir l'équilibre sur un ski très étroit et sans care, que pour la propulsion, qui en patinage nécessite une prise de care interne en sollicitant le plan interne du pied. Le matériel de ski, fixation et chaussure, ont fait de très gros progrès, et ont diminué considérablement la pathologie qui est spécifique à cette pratique de ski. Un mot pour la pratique des raquettes à neige où le gros orteil et les ongles sont très sollicités, et donc nécessite là aussi une bonne chaussure montante et amortissante avec avant pied large.