LES COMPLICATIONS DE LA PROTHESE DE CHEVILLE ET DE LA PROTHESE RAMSES, Comment y remédier
 
G. COPIN - G. PELTRE - H. ROCHER - G. MENDOLIA
et le groupe TALUS

Dans une première série de 38 cas, nous analysons les différentes complications que nous avons retrouvées.

 

L'on note essentiellement 3 grandes causes:

1° - le descellement de la prothèse

2° - le syndrome sous malléolaire externe

3° - le syndrome d'Achille trop court

 

Nous développerons ces points en détail.

 

Le descellement de la prothèse

 

Il n'a été retrouvé que 3 cas au début de notre expérience. Ceux-ci correspondent à une mauvaise adaptation du patin qui était calculé «trop juste «, le patin arrivant à se bloquer dans l'implant tibial. La prothèse devenant ainsi congruente, le descellement est inévitable.

 

Le syndrome sous malléolaire externe

 

Décrit par Isbister après les fractures de calcanéum, on regroupe sous ce vocable, un conflit entre les malléoles qu'il soit interne ou externe.

La diminution importante des défilés sous malléolaire entraîne un contact direct entre malléole et face latérale et médiale de l'astragale et du calcanéum. Ceci entraîne par ailleurs une compression importante des tendons entre aponévrose inextensible et la malléole elle- même.

Ceci a expliqué 5 échecs dont 3 ont conduit à l'ablation de la prothèse alors que cette dernière n'était pas descellée, le diagnostic n'ayant pas été posé.

Il importe donc de disposer de patin de hauteurs différentes afin de respecter une hauteur normale de l'interligne.

Devant l'apparition de douleurs après arthroplastie, il ne faut pas accuser un éventuel descellement conduisant à l'ablation de la prothèse mais simplement changer le patin pour un patin plus épais permettant, après une libération malléolaire interne et externe, une distraction correcte des régions sous malléolaires.

 

Le syndrome d'Achille trop court

 

Si lors de la mise en place de l'arthroplastie, on laisse persister une flexion dorsale insuffisante ou pire un certain équinisme, vont apparaître lors du déroulement du pas et à l'appui des forces de compression très importantes à la partie antérieure de l'implant. Bloqué par un tendon d'Achille rétracté, I'équinisme ou la flexion dorsale insuffisante ne pourront être corrigés que par une impaction antérieure sur implant tibial.

Ceci conduit à une Iyse osseuse antérieure, une bascule progressive de l'implant en arrière puis un descellement.

Il importe donc qu'une fois la prothèse mise en place, on puisse avoir une mobilité notamment en flexion dorsale satisfaisante, I'angle droit devant au moins être obtenu, le mieux étant d'avoir une dizaine de degrés de flexion dorsale.

Ces complications maintenant bien connues permettent d'en réaliser un traitement préventif par une meilleure technique opératoire de mise en place de prothèse ou de conduire à un allongement d'Achille si cela s'avérait nécessaire