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Après plus de deux ans de développent, la première prothèse de cheville AKILE CLL est posée en novembre 1995: il s'agit d'un implant de troisième génération, trochléo-sphérique, à type de resurfaçage, dont le patin intermédiaire en polyéthylène est doublement curviligne Après 4 implantations, les concepteurs sont rapidement confrontés à un problème de stabilité du patin qui impose une modification transitoire de la prothèse sous la forme d'une butée antérieure Elle assure provisoirement la stabilité primaire de cet élément intermédiaire et 8 patients vont en bénéficier, avec des résultats satisfaisants. Conscient toutefois qu'elle doit être supprimée, et après avoir analysé ce phénomène d'expulsion, les concepteurs modifient le dessin de l'implant tibial et la géométrie du patin qui, restant doublement curviligne, possède maintenant deux rayons de courbure; un ancillaire d'alignement des centres rotationnels des pièces tibiale et talienne est également développé. Ces modifications structurales permettent d'arriver au résultat escompté: la parfaite stabilité du patin, tout en répondant au cahier des charges initial (grande mobilité, mouvements automatiques d'inversion et d'éversion possibles).
D'autres problèmes "périphériques" ont été rencontrés depuis le début de l'étape clinique: rétraction capsulo-ligamentaire majeure de ces chevilles enraidies, en particulier tendon calcanéen et haubans latéraux (fibulaires), mais également véritable "impaction malléolaire" avec production ostéophytique entre les pointes des malléoles et les joues taliennes chez certains patients. Ainsi, malgré e remplacement des surfaces articulaires, le résultat fonctionnel n'était pas toujours à la hauteur des espérances. Ces constatations ont amené à une réflexion plus globale sur l'intervention elle-même, qui doit à notre sens s'accompagner d'une capsulotomie postérieure, d'un allongement percutané du tendon calcanéen s'il apparaît rétracté, d'une désimpaction des malléoles en regard des joues taliennes par l'utilisation d'un patin de bonne hauteur et si besoin, d'un geste local. 18 patients ont bénéficié depuis 1997 du dernier modèle et les résultats préliminaires restent satisfaisants, autorisant la poursuite du développement de cette prothèse qui doit faire ses preuves avec le recul, entre les mains de quelques équipes spécialisées qui pourront régulièrement confronter leurs expériences respectives afin de ne pas répéter les erreurs du passé.
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