La prothèse de cheville AKILE C.L.L.
Approche conceptuelle et mise au point technique.
 
O. LAFFENETRE, F. LIQUOIS, D. CHAUVEAUX
GROUPE HOSPITALIER PELLEGRIN, SERVICE ORTHOPEDIE, 33076 BORDEAUX CEDEX

En 1970, LORD et MAROTTE publiaient les premiers résultats d'arthroplastie totale de cheville. Depuis, des chirurgiens ont su tirer partie des échecs parfois cuisants de leurs prédécesseurs en faisant évoluer ce concept. A partir des années 80, sous l'influence de BUECHEL et PAPPAS, des modèles dits de "troisième génération" à deux interfaces avec introduction d'un élément intermédiaire en polyéthylène, sont apparus, qui semblent ouvrir un champ d'application nouveau à ces prothèses. Cette évolution a été permise en partie grâce à une meilleure connaissance biomécanique de l'articulation talo-crurale, véritablement intégrée dans un complexe articulaire, avec les articulations sous-talienne et tibio-fibulaire distale. Ces trois unités sont interdépendantes et fonctionnent conjointement, assurant ainsi la stabilité et l'adaptation spatiale exceptionnelle de l'arrière-pied dans toutes les situations.

 

La mise au point de la prothèse AKILE C.L.L. sous la direction du Pr CHAUVEAUX a été précédé d'une étude fondamentale biomécanique et d'une étude anatomique sur cadavres avec modélisation tridimensionnelle de l'articulation. Le cahier des charges ainsi établi a permis de développer cet implant trochléo-sphérique, de troisième génération avec élément intermédiaire en polyéthylène, à type de resurfaçage osseux, en utilisant des matériaux de haute technologie. Le premier implant a été posé en 1995 et tous les patients en ayant bénéficié depuis sont inclus dans une étude prospective. Ceci a permis d'optimiser au mieux leur suivi, et surtout de faire évoluer très rapidement implants et ancillaire au fur-et-à-mesure des difficultés rencontrées.

- les chevilles instables sur le plan ligamentaire,

 

- les déviations articulaires importantes que la prothèse ne permet pas de corriger,

 

- Les destructions de la pince bi-malléolaire

 

Par contre, en cas d'usure évoluée du cartilage tibio-astragalien avec douleur importante, la prothèse Albatros assure une restauration articulaire très satisfaisante.