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L'ostéotomie métatarsienne SCARF associée à l'ostéotomie de la phalange proximale du premier orteil est considérée par de nombreux auteurs français comme la méthode de choix dans le traitement de l'hallux valgus chez l'adulte.
Afin de tester la fiabilité de nouveaux implants chirurgicaux (Système EIS du groupe Lépine), les auteurs ont analysé une série de 77 patients opérés au cours du premier semestre 1997 (81 pieds) et qui ont tous été traités selon une technique identique.
L'évaluation des résultats a été réalisée avec un recul moyen d'un an. Une fiche comportant 72 critères a été établie pour chaque patient, afin de tenter de découvrir des corrélations statistiques significatives. Le résultat objectif a été apprécié par la mesure des angles sur les radiographies de contrôle et comparé à la fois aux valeurs normales et aux valeurs préopératoires. Plusieurs méthodes ont été utilisées pour apprécier le résultat subjectif. Ont été pris en compte la douleur résiduelle, le degré d'autonomie, les performances physiques et le degré de satisfaction personnelle du patient. L'analyse des résultats a montré la fréquente discordance entre la qualité du résultat objectif et l'appréciation subjective des patients.
Ainsi, les résultats morphologiques sont bons ou très bons dans 93% des cas et les résultats sur la douleur sont bons ou très bons dans 89% des cas. Mais les bons résultats à la fois morphologiques et au plan de la douleur ne se rencontrent plus que dans 73% des cas. Les bons résultats sont plus fréquents chez les patients qui n'ont subi qu'une correction du premier rayon (86%), alors qu'ils le sont moins lorsqu'un geste supplémentaire a été effectué sur les autres rayons (70%).
L'appréciation subjective du patient est cependant plus favorable: 89% d'entre eux sont satisfaits de leurs possibilités de marche, 92% sont satisfaits de l'aspect de leur pied opéré et 96% seraient prêts à refaire la même opération si c'était nécessaire. Cette analyse montre que les résultats morphologiques se dégradent lorsque la déformation est importante et ancienne, chez des sujets âgés et sédentaires. Paradoxalement, ces patients sont souvent plus faciles à satisfaire et se contentent plus volontiers d'un résultat imparfait. En revanche -cela était prévisible- es résultats morphologiques les meilleurs s'obtiennent chez des sujets plus jeunes, dont la déformation est plus récente et moins prononcée, mais leur appréciation subjective est plus sévère car ces patients sont plus exigeants et sollicitent beaucoup plus leurs pieds.
Au total, il est très difficile de déterminer les meilleurs critères d'évaluation. Selon que l'on privilégie l'avis du chirurgien ou celui du patient, les critères retenus seront différents. Pour cette même raison, la comparaison des résultats entre deux séries est impossible si les critères d'analyse ne sont pas strictement définis.
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